Cette maison est un intéressant exemple de construction civile médiévale. Bâtie en partie au 13e siècle, puis agrandie au 15e, la maison est aujourd'hui constituée de plusieurs corps de bâtiments d'époques différentes. Des dégagements récents ont permis de retrouver l'unité architecturale du corps le plus ancien qui constituait sans doute une maison indépendante datable de la première moitié du 13e siècle. Cette maison trapézoïdale, à deux étages, couverte d'un toit à deux versants, présente une façade sur rue qui, malgré les remaniements du 19e siècle, conserve son appareil de pierre de taille et tous les éléments susceptibles de recomposer son ordonnance d'origine : trois niveaux limités par des cordons moulurés saillants au niveau des appuis (le premier cordon reposait sur une série de modillons sculptés) ; une série d'arcades au premier niveau (boutiques du rez-de-chaussée) ; deux niveaux de quatre fenêtres géminées en arc brisé, reliées entre elles par des cordons d'imposte. A la fin du 15e siècle, les arcades brisées du rez-de-chaussée furent remplacées par des arcades segmentaires et une porte avec linteau décoré d'une archivolte en accolade. La plupart des fenêtres géminées furent transformées en croisées. L'élévation sur cour a été remontée en moellons à la fin du 15e siècle. Le premier étage était composé de deux pièces séparées par une cloison en pan de bois et torchis, appuyée contre un pilier central maçonné. Cette cloison a conservé d'importants vestiges d'un décor de peintures murales représentant des griffons dans des médaillons entrelacés et une frise supérieure de chevaliers armoriés. Ce décor peut être daté de la première moitié du 13e siècle. Il existe également quelques traces d'aménagements intérieurs de la fin du Moyen Age et du 17e siècle. L'escalier à vis portant noyau fut construit dans une cage ovoïde en demi hors-oeuvre sur la façade latérale, à l'origine sur rue. Grâce à sa porte d'entrée en arc brisé et à différentes ouvertures, sa construction peut être située à la fin du 14e ou au début du 15e siècle. Il peut être considéré comme l'un des premiers exemples d'escaliers à vis qui remplacèrent progressivement à Saint-Antonin les anciens escaliers droits en bois ou en pierre.
Adresse |
82140 Saint-Antonin-Noble-Val
Midi-Pyrénées
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Période | 1ère moitié 13e siècle - 15e siècle |
Classement | Immeuble dit Maison Muratet (cad. AC 465) : classement par arrêté du 23 novembre 1989 |
Contenu |