Photo - Ateliers Célestin Gérard, devenus Société française de matériel agricole et industriel, puis usine Case
Ateliers Célestin Gérard, devenus Société française de matériel agricole et industriel, puis usine Case
2e moitié 19e siècle - 1er quart 20e siècle à Vierzon (18100)
Photo - Ateliers Célestin Gérard, devenus Société française de matériel agricole et industriel, puis usine Case
Ateliers Célestin Gérard, devenus Société française de matériel agricole et industriel, puis usine Case

Le 15 octobre 1848, Célestin Gérard, fils d'agriculteurs vosgiens, compagnon menuisier, ouvrit un atelier pour la réparation et la construction de divers instruments et machines agricoles. La révolution de 1848 ayant arrêté l'activité économique du pays, il eut alors l'idée de construire à ses frais des machines avec lesquelles il allait de ferme en ferme battre les récoltes à forfait. Le succès de cette première entreprise itinérante lui permit de donner à ses ateliers l'extension et l'outillage nécessaire pour construire le moteur désormais inséparable de la batteuse, la machine à vapeur locomobile. En 1861 sortit de ses ateliers la première locomobile destinée à remplacer le manège à chevaux. Cinq ans plus tard, il construisit la première batteuse mobile, l'ancêtre de toutes celles qui travaillèrent en France jusque dans les années 1950-1960. La prospérité de l'entreprise due aux qualités personnelles de son fondateur mais aussi à l'excellente situation géographique de la ville choisie pour son installation, l'obligea à s'agrandir en cherchant des capitaux. C'est ainsi que naquit en 1879 la Société Française de Matériel Agricole, devenue en 1889 Société Française de Matériel Agricole et Industriel. Ses batteuses et ses tracteurs lui valurent une très grande notoriété. Jusqu'à son rachat, en 1959, par la société américaine Case, elle fut l'une des plus importantes usines de construction de matériel agricole de France. Les ateliers de Célestin Gérard étaient installés dans le nouveau quartier de la gare, entre celle-ci et la route nationale de Nevers à Tours. L'acquisition par la Société Française fut le point de départ d'une multitude d'achats successifs au terme desquels l'usine couvrit une surface d'environ sept hectares au centre de la ville. Les principaux bâtiments de cette importante usine subsistent. Le dossier de protection présente trois bâtiments emblématiques, qui sont conservés dans le projet de réaménagement du site : la maison de Célestin Gérard, fondateur de l'usine, construite entre 1867 et 1879. D'un intérêt architectural modeste, seuls sa situation géographique, dans l'usine, et le décor de sa façade sur rue, en rapport avec l'activité de l'entreprise, la distinguent des autres maisons bourgeoises de la ville. Elle est le reflet de la réussite professionnelle de son constructeur et elle est le seul bâtiment subsistant des ateliers de Célestin Gérard. Les halles de fabrication, rue Maxime Gorki, constituent un élément essentiel de l'usine de la Société Française : ces ateliers couverts, selon un usage courant à cette époque, par des charpentes métalliques comportant des poutres en treillis, occupent un vaste rectangle entre la rue Maxime-Gorki et la rue du Bas-de-Grange. La grande cour de cette usine principale est monumentalisée par les pignons des halles à la structure de métal et de verre, disposées selon un rythme ternaire : trois grandes halles encadrent deux groupes de halles plus basses. Le souci d'une présentation de qualité s'exprime par les détails décoratifs des pignons de fer et les motifs dessinés par la brique colorée des murs des petites halles. Ces ateliers affirmaient, avec le grand magasin, le prestige de l'usine. Leur intérêt historique et architectural justifie leur inscription, en totalité, sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, d'autant plus que leur intégrité est compromise par le projet de réaménagement qui les éventre pour permettre une liaison piétonnière entre le nord et le sud du site, et prévoit de démolir les ailes en retour, notamment celle de l'ouest qui présente la même élévation que les halles basses. La grande halle d'exposition, construite entre 1898 et 1902 à l'emplacement du magasin d'exposition de Célestin Gérard, était la vitrine de l'entreprise. Depuis l'installation de Case en 1959, elle a perdu sa façade ornementale, à structure de métal et de verre. Elle a été restaurée récemment pour abriter la Maiso n des Cultures professionnelles. Son plan constitué de quatre halles disposées en croix est intéressant. Ces halles sont couvertes par une charpente métallique présentant une certaine complexité à la croisée. Le volume de ce Grand Pavillon a été conservé. L'atelier thermique a été construit à partir de 1881 ; sa conservation est prévue pour y créer une salle de conférence qui sera reliée à la Maison des Cultures Professionnelles, à l'ouest, et au parking projeté, à l'est, par la passerelle métallique de la rue Bernard-Palissy. Cette passerelle, construite dans les années 1880-1890, sera la seule conservée des trois qui existaient sur le site en 1998. Les deux autres s'élevaient au-dessus de la rue Maxime-Gorki.

Adresse
10 avenue Pierre-Sémard ; 4 rue Bernard-Palissy ; rue du Bas-de-Grange ; rue Maxime-Gorki
18100 Vierzon
Centre
Période 2e moitié 19e siècle - 1er quart 20e siècle
Classement Halles de fonderie (cad. DL 226, rue Maxime-Gorki) ; atelier de traitement thermique (cad. DK 255, 4, rue Bernard-Palissy) ; passerelle qui traverse la rue Bernard-Palissy (cad. non cadastré, reliant les ateliers situés sur la parcelle DK 129 et l'atelier situé sur la parcelle DK 255) ; façades et toitures de la demeure patronale dite maison de Célestin Gérard (cad. DK 129, 10, avenue Pierre-Sémard) : inscription par arrêté du 8 mars 1999
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