Photo - Manoir de Mirebeau
Manoir de Mirebeau
milieu 14e siècle à Vivoin (72170)
Photo - Manoir de Mirebeau
Manoir de Mirebeau

Le manoir de Mirebeau se trouve à quelques distances de la gare de Beaumont, sur les basses terres bordant le cours de la Sarthe. L'ensemble occupait au 18e siècle un emplacement délimité au Nord et à l'Est par un ruisseau qui formait douve et qui est toujours partiellement en eau de nos jours. Le plan de 1785 fait état d'un ensemble de bâtiments avec un corps de logis en équerre précédé d'une cour dont l'entrée est encadrée par deux corps de bâtiment presque parallèles, celui de gauche étant accoté d'un four au Nord. A l'Ouest se trouvent deux parcelles (205 et 206) correspondant sans doute à un verger et une basse-cour ; sur la parcelle 205 est indiquée en pointillés l'ancienne fuie démolie en 1776. Le manoir comprenait, si l'on se réfère à la montrée de 1771, le corps actuellement subsistant et, en retour d'équerre, des dépendances pour les bêtes et les remises, qui subsistaient encore en 1836 d'après le cadastre. Actuellement, il ne reste que la partie d'habitation. Il s'agit d'un corps de logis de modestes dimensions de plan rectangulaire de deux travées couvert par un toit de pente moyenne en tuile plate. Il est flanqué au Nord par une annexe en appentis contenant le fournil. Ce corps de bâtiment se divise en deux niveaux : au rez-de-chaussée, un niveau bas couvert par un plancher divisé à l'origine en deux : une pièce à usage domestique, séparée par une cloison en pan-de-bois (disparue) d'un corridor transversal conduisant dans le fournil ; à l'étage, une salle sous comble couverte par une charpente plafonnée en torchis, séparée par une cloison en pan-de-bois d'une petite chambre surmontée d'un grenier en demi-niveau. A l'origine, on accédait à l'étage par un escalier transversal dont la volée montait probablement de l'autre côté du mur de refend, aujourd'hui disparu ainsi que le corps de bâtiment en retour. Il débouchait probablement dans la petite chambre par une porte médiane aujourd'hui obturée ; après la disparition de cet escalier, qui remonte à une date antérieure à 1771, on a supprimé la cloison de pan-de-bois séparant la pièce basse du corridor et construit un escalier tournant sur mur d'échiffre grossièrement monté et arrivant au seuil de la salle de l'étage supérieur, escalier dont la trémie prend sur la surface de la petite chambre. Le logis est éclairé au rez-de-chaussée par une baie modifiée à une époque récente mais qui conserve sa plate-bande de couvrement, et par un petit jour à châssis ouvrant pratiqué dans le pignon à gauche de la cheminée, et à l'étage par deux fenêtres passant-en-lucarne dont le gâble a malheureusement été mutilé. L'intérieur de la maison conserve, malgré quelques lacunes, un important décor peint en partie masqué par les badigeons successifs. Au niveau bas, on distingue un décor de petits rinceaux peints à l'ocre rouge sur l'ébrasement de la fenêtre, ainsi qu'un décor de petits traits posés en bande sur le manteau de la cheminée, alternativement jaune et rouge. A l'étage, la salle est entièrement recouverte de décor peint. L'ossature du pan-de-bois et de la charpente à chevrons-portant-ferme avec sous-faîtage, chevrons, aisseliers et jambettes courbes sont alternativement peints en rouge, jaune et noir ; le hourdis du plafonnement de la charpente est recouvert d'un badigeon au lait de chaux blanc orné de branches d'arbres à l'ocre rouge à feuilles de chêne ou de laurier à l'ocre jaune ou au blanc et de petites baies au tampon ; la cheminée est peinte en alternance à l'ocre rouge et jaune selon les faces de la mouluration des piédroits et chapiteaux, et la hotte, recouverte d'une épaisse couche de lait de chaux, semble entièrement peinte d'un échiqueté rouge et blanc. Il ne semble pas qu'il y ait eu de décor dans la petite chambre contiguë.

Adresse
72170 Vivoin
Pays de la Loire
Période milieu 14e siècle
Classement Manoir, en totalité (cad. ZY 124) : inscription par arrêté du 9 mars 1998
Contenu