L'église est en fait l'ancienne chapelle d'un hospice établi là au 12e siècle par une Commanderie de moines-soldats qui s'était donnée pour but d'abriter les voyageurs en contrôlant la route au pied du port de Boucharo (ou de Gavarnie) culminant à 2270 m. Le bâtiment cependant, date essentiellement du 14e siècle hormis dans sa partie nord, plus ancienne. Située exactement sur l'ancien chemin de Saint-Jacques, actuel sentier grossièrement contreforté que l'on suit pendant une vingtaine de minutes jusqu'à la terrasse des Entortes, la modeste église se compose d'une chapelle nord, formant bras de transept ; elle remonte en apparence à l'époque romane et abrite la statue de Notre-Dame du Bon Port, objet d'une dévotion encore très vivace. En bois polychrome du 14e siècle, elle retient le Christ sur son genou gauche, relève la main droite en bénédiction et porte la gourde du pélerin ; elle est accostée de deux statuettes de pélerins du 17e siècle. Le choeur est modestement orné d'un rétable baroque à colonnes torses et ponctué de coquilles et feuilles d'acanthe tandis que la nef abrite une effigie contemporaine de Saint-Jacques. A l'extérieur du bâtiment, on distingue encore faiblement la base ancienne d'une tour carrée qui supportait l'ancien clocher-mur et l'enceinte d'un escalier en vis, éclairée de deux meurtrières. Point de départ pour les randonnées en montagne, le lieu est devenu lieu dédié à la mémoire de ceux qui en furent les victimes. Aussi, le cimetière enserrant l'église, abrite-t-il les sépultures, monuments et plaques commémoratives parmi lesquels on relève les noms de Trescazes, du docteur Arlaud de Ledormeur ou de Célestin Passet. Ainsi, se trouvent réunis en ce lieu de passage rituel, trois niveaux de dévotion : l'un dédié à Notre-Dame, l'autre à Saint-Jacques et le troisième à la Montagne et avec l'imposant massif en toile de fond, l'église en matérialise le point de "crainte respectueuse".
Adresse |
65120 Gavarnie
Midi-Pyrénées
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Période | 14e siècle |
Classement | Eglise et cimetière, en totalité (cad. A 237, 238) : inscription par arrêté du 29 janvier 1998 |
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