Photo - Manoir du Grand-Courtoiseau
Manoir du Grand-Courtoiseau
17e siècle, 18e siècle à Triguères (45220)
Photo - Manoir du Grand-Courtoiseau
Manoir du Grand-Courtoiseau

Le manoir actuel, aux proportions harmonieuses, a été érigé au 17e ou au 18e siècle à la place d'une forteresse rectangulaire établie vers 1480 par la famille d'Avy. Il est typique de l'évolution des demeures aux champs fréquentes dans le Val de Loire depuis la fin du Moyen Age. L'absence des bâtiments agricoles et d'une basse-cour indique que le manoir a perdu sa fonction économique au profit de celle résidentielle. On note également l'absence de la fonction défensive. Probablement entouré de douves à l'origine, le manoir s'est constitué autour d'une cour centrale rectangulaire ornée d'un large bassin et selon un plan en U tout à fait typique de l'architecture solognote. On y accède par un portail percé au nord entre deux ailes symétriques constituant les dépendances (écurie et sellerie à l'est, remise à voitures à l'ouest). Elles sont datées par le propriétaire du 17e siècle. Les côtés est et ouest sont fermés par des murs de clôture enduits à jambages de briques. Diverses ouvertures encadrées de briques les percent et donnent accès à des petites constructions ménagées sur l'espace extérieur. La plus importante, à l'est, donne accès au pavillon de la chapelle. Un corps de logis ferme le côté sud du quadrilatère. Sa transformation, voire sa reconstruction, est attribuée à la famille Dupré de Saint-Maur, propriétaire au cours du 18e siècle. Le corps central, à cinq travées sur trois niveaux, est flanqué de deux pavillons bas, sur deux niveaux. L'ensemble est unifié par un double cordon de briques qui poursuit en partie basse le larmier de pierre du fronton central. A l'exception de ce fronton, présent sur les deux façades, le corps de logis est entièrement enduit et présente des encadrements de baies en briques (ainsi que les jambages des lucarnes droites à frontons). Le miniaturiste Jean-Baptiste Augustin y a vécu de 1819 jusqu'à la fin de sa vie. Au tournant du 19e et du 20e siècles a été ajoutée une petite serre à structure métallique à l'angle sud-est du corps de logis, peut-être par le naturaliste Auguste Cornu de la Fontaine de Coincy. Alfred-Léon Gérault-Richard, député de Guadeloupe et propriétaire à partir de 1906, a modifié la distribution intérieure du logis et a beaucoup reçu au Grand Courtoiseau. A partir de 1946, la propriété a connu de nombreux propriétaires (dont l'écrivain Hervé Bazin qui a vécu sur le domaine en quasi-autarcie et y a écrit ses dernières oeuvres, le chanteur Mouloudji, etc.) avant d'être rachetée en 1989 par ses actuels propriétaires qui restaurent les bâtiments avec soin et créent depuis de 1991 un jardin raffiné. Celui-ci a été conçu par Alain Richer et vient d'être ouvert à la visite.

Adresse
R.D. 943
45220 Triguères
Centre
Période 17e siècle, 18e siècle
Classement La plate-forme et les murs, les façades et toitures de l'ensemble des bâtiments qui y sont édifiés autour de la cour centrale (cad. ZY 52) : inscription par arrêté du 19 juillet 2001
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