La Grosse forge de Charenton, à 11 kilomètres à l'est de Saint-Amand-Montrond, est l'un des cinq sites qui composaient l'établissement métallurgique de Meillant-Charenton, fondé probablement vers 1590-1600. Trois affineries, La Grosse forge, attestée en 1635, la forge de Renouard, créée entre 1657 et 1661 et appelée plus tard la Petite forge, à Charenton, et la forge de Boutillon, fondée entre 1764 et 1774, à Saint-Pierre-les-Etieux, transformaient en fer la fonte des fourneaux de Meillant et Champange. C'était, après Clavières, dans l'Indre, fondé par le Prince de Condé en 1660, le plus grand établissement métallurgique en Berry. Modernisé au cours de la seconde moitié du 18e siècle par le duc de Béthune-Charost, esprit éclairé et physiocrate, l'entreprise connut son apogée au cours de la première moitié du 19e siècle. Le duc de Mortemart afferma ses forges à des capitaines d'industrie tel Jean-Baptiste Déchanet, qui, en 1845, fit entrer Meillant dans la grande société de Châtillon-Commentry. Les forges de Meillant cessèrent de fonctionner en 1885. Celles de Charenton s'étaient arrêté dès 1845. Au début du 19e siècle, la Grosse forge de Charenton comprenait une forge et une fenderie. De 1815 à 1825 furent construites une longue écurie, la plus grande de ce type connue en Berry, une maison de maître de forges (construite en 1824) dont l'architecture est représentative des demeures rurales du Boischaut sud à la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle, et une barre de logements ouvriers en U, témoin original et assez bien conservé de l'habitat de la première révolution industrielle. Les ateliers, constitués d'une affinerie et d'une fenderie, sont situés au bord de l'ancien étang. De l'affinerie, il ne reste que deux coursiers couverts sous la chaussée. La fenderie, probablement reconstruite dans la période 1830-1840, est la seule parmi la cinquantaine qui a existé en région Centre, a avoir conservé d'importants vestiges de son système hydraulique, en particulier ses deux coursiers maçonnés, partiellement voûtés. Rien ne subsiste du haut-fourneau du bourg de Meillant. Celui de Champange, très bien conservé, témoigne de l'évolution technique et architecturale de la métallurgie du fer dans la seconde moitié du 18e siècle. A la Petite forge de Charenton, un grand moulin a remplacé la forge. De la forge de Boutillon ne subsistent que des logements ouvriers très remaniés.
Adresse |
les Forges ; le Grand Bief
18210 Charenton-du-Cher
Centre
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Période | 1ère moitié 19e siècle |
Classement | Les façades et les toitures de la maison du maître des forges (cad. F 814, lieudit Les Forges) ; les murs de clôture de la cour et du jardin de la maison du maître de forges (cad. F 813, 814, 824, 825, lieudit Les Forges) ; les façades et les toitures du bâtiment d'habitation des ouvriers (cad. F 137, lieudit Les Forges) ; les façades et les toitures de l'écurie-grange (cad. F 137, lieudit Les Forges) ; les murs de clôture de la cour commune à l'écurie-grange et au bâtiment d'habitation des ouvriers (cad. F 137, lieudit Les Forges) ; les vestiges de la fenderie (cad. F 135, lieudit Le Grand Bief) ; le mur de retenue qui prolonge la fenderie à l'est (cad. F 135, lieudit Le Grand Bief) ; le pont du déversoir (cad. F 821, lieudit Les Forges) ; le sol des parcelles cadastrales correspondant à l'ancienne emprise du site de la forge, à savoir les parcelles F 135 (ancien étang de la forge, en grande partie) , lieudit Le Grand Bief, 136, 137, 813 à 819, 821 à 825, lieudit Les Forges : inscription par arrêté du 19 décembre 2002 |
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