Four de potier dit " Varoqueaux "

Four de potier du 18e siècle, composé de deux salles : une salle de chauffe et une salle de cuisson. Il témoigne d'un système de transmission de chaleur très élaboré et adapté à la cuisson des céramiques glaçurées polychromes. Le foyer, situé à deux mètres de l'entrée de la salle de chauffe, produisait la chaleur qui se diffusait dans un long tunnel voûté d'environ quatre mètres de longueur avant de gagner la salle de cuisson grâce à un dispositif élaboré. Ce dispositif permettant de produire une forte température, est constitué de colonnes de pichets empilés, délimitant une cavité de dix centimètres de diamètre, en liaison avec la salle de chauffe. Ces empilements sont placés soit dans les angles par groupes de deux, soit au milieu des parois par groupe de trois. La constitution des colonnes par poteries creuses permettait une montée en température progressive mais très élevée, tout en retenant les impuretés des gaz chauds emprisonnés dans les conduits. La disposition régulière des colonnes favorisait le rayonnement interne de la chaleur. La petite surface de la salle de cuisson permettait de produire une chaleur très homogène. La paroi du four est faite de moellons liés à de l'argile, doublée intérieurement de tuiles disposées alternativement face convexe contre face concave. La sole est en tuiles plates, reposant sur une couche d'argile installée sur la voûte de la salle de chauffe. La salle de cuisson comporte une entrée par laquelle le potier introduisait la céramique à cuire. Le mobilier céramique des 17e-18e siècles retrouvé lors des fouilles, confirme l'utilisation du four pour la cuisson des céramiques glaçurées polychromes caractéristiques de la production saintongeaise de cette époque, dont le succès atteignait l'Amérique du Nord.