Un "castrum" est mentionné dès 1165. Le seigneur était l'archevêque de Narbonne, dont les droits avaient été reconnus par Pépin dès 844. En temps de guerre, le roi prenait possession du château, par suite d'une réserve dont l'origine est inconnue mais dont l'existence est démontrée par une procédure de 1289. La date de la construction est déterminée par deux documents : une charte de 1245 indique qu'il existait alors une vieille tour au centre de la partie supérieure du château. Un document de 1247 précise que, outre cette tour, une autre tour fut construite vers l'entrée, laquelle serait la tour actuelle. Une légende locale lui donne le nom de "Tour Barberousse", légende qui attribue sa construction à Khair Eddin Barberousse (1476-1546), bey d'Alger, amiral de Soliman II, qui unit sa flotte à celle de François Ier pour combattre celle de Charles Quint. Il pourrait s'agir d'une confusion avec Gaspar Dot, dit "Barbe Roussette", corsaire à la solde du duc de Joyeuse. Il commandait en 1589 à La Nouvelle, près de Gruissan et aurait participé aux actions qui se déroulèrent à Gruissan de 1589 à 1593 (prise du château par Montmorency en août 1589 ; évacuation lors de la trève ; reprise par Montmorency en septembre 1592 ; reprise par les Ligueurs en juillet 1594). L'enceinte serait plus récente que la tour. Ces renforcements des défenses du château ont dû se faire vers 1333 lorsque, les pirates infestant la côte, Narbonne dut implorer la protection de Philippe de Valois. Le fort fut abandonné au 17e siècle et une partie des murs s'effondra en 1797. Depuis, les démolitions sont dues aux prélèvements des habitants. La forteresse occupe un plateau rocheux escarpé dont la tour occupe la pointe nord-est. Le pourtour de l'enceinte, adapté au terrain, présente un plan très irrégulier. Sauf au voisinage de la tour, il ne reste que les bases des courtines extérieures. La tour est de plan circulaire. Sa moitié sud-ouest a été complètement arasée. L'élévation comporte deux étages voûtés. Une casemate voisine laisse présumer l'existence d'une salle souterraine. La salle basse, dont la voûte est écroulée, est ajourée par une embrasure couverte de dalles. La salle haute est voûtée en coupole et communiquait avec l'étage supérieur ou la terrasse par un escalier en vis logé dans l'intérieur du mur. C'est contre ce reste de tourelle d'escalier que s'appuyait le départ de la courtine, postérieure à la tour. Cet angle rentrant était défendu par une petite bretèche.
Adresse |
11430 Gruissan
Languedoc-Roussillon
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Période | 2e quart 13e siècle |
Classement | Château-fort (ruines) (cad. B 255) : inscription par arrêté du 14 avril 1948 |
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