A l'extrémité d'une pelouse ovale, que bordent deux longues ailes de dépendances flanquées de colombiers à poivrière, le château de Cromières forme une silhouette inhabituelle en Limousin. Le corps de logis à deux avant-corps symétriques, et dont les trois niveaux sont éclairés de hautes fenêtres en travées régulières, est couronné d'une frise de merlons à oreille, alternativement hauts et bas, qui cache une toiture basse en simulant des terrasses au crénelage de fantaisie. Cette couverture fut installée après un début d'incendie, vers 1852. Deux ailes basses contiguës abritent, sous un toit brisé, des pièces de service et la chapelle. Le motif des merlons couronne aussi deux tours élevées contre l'avant-corps de gauche : une tour d'escalier octogonale dans l'angle, et une tour semi-circulaire, en avant du logis, reste d'un édifice fortifié antérieur, peut-être du 13e siècle. Cromières était en effet une seigneurie, qualifiée de châtellenie au 15e siècle, dépendant de la vicomté de Rochechouart, et qui appartint à la famille de Pompadour entre le milieu du 14e siècle et la fin du 15e siècle. Vers 1520, le président Jean de Selves, nouvel acquéreur de la seigneurie, entreprit des travaux de modernisation, amplifiés aux 17e et 18e siècles par la famille de Bermondet, propriétaire jusqu'à nos jours. Un bâtiment agricole, proche du château, présente un pignon percé d'une porte cochère à arc brisé, surmontée d'une fenêtre à arc en plein-cintre, ainsi qu'une coursière basse dans un mur gouttereau, interrompue par des renfoncements. Ces derniers correspondent peut-être à d'anciennes meurtrières, ensuite transformées en fenêtres élargies puis murées. Plutôt que de la chapelle castrale primitive, il doit s'agir d'une grange aménagée pour la défense armée. Ayant servi de lieu de réunion aux nombreux protestants de la région de Rochechouart, elle a gardé son surnom de Temple .
Adresse |
87150 Cussac
Limousin
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Période | 13e siècle - 15e siècle - 17e siècle |
Classement | Château et chapelle ; dépendances et leurs tourelles ; bâtiment appelé Le Temple (cad. A 245, 246, 248, 1007) : inscription par arrêté du 7 janvier 1992 |
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