La manufacture de toiles à voiles, très vite érigée en manufacture royale (titre octroyé le 24 février 1763) , est construite entre 1764 et 1780 à la demande de Pierre Gounon, maire d'Agen. Le chanvre cultivé en Agennais, reconnu comme le meilleur du royaume, permet d'obtenir des toiles de qualité supérieure qui intéressent la Marine royale. La production est considérable. Les ateliers abritent plus de deux cents métiers à tisser en 1782 et presque autant de machines sont dispersées en ville et dans les environs, où 7 000 fileuses travaillent à domicile. Le chanvre d'abord moulu, puis peigné à l'intérieur de la manufacture, était divisé en trois catégories correspondant à trois qualités ; il était ensuite distribué à des fileuses, avant de revenir à la manufacture où il était blanchi avant d'être tissé. Malgré cette activité florissante, le déclin s'amorce rapidement après la fin de la guerre d'Amérique. Les difficultés financières de la Manufacture sont telles qu'elles entraînent sa fermeture à la Révolution. Un nouvel essor est redonné sous le Consulat et l'Empire mais cette embellie reste sans suite car il s'avère alors plus intéressant de cultiver le tabac. Un dépôt de remonte (1845-1933) et à partir de 1875, la caserne Valence, s'installent dans les ateliers désaffectés. Les bâtiments, occupés partiellement depuis 1989 par une unité de gendarmerie, déterminent deux cours rectangulaires. Le corps central, qui s'élève sur trois niveaux, abrite l'ancien atelier de tissage, vaste salle avec voûtes d'arêtes sur piliers carrés, longtemps utilisé comme réfectoire.
Adresse |
15 rue Valence
47000 Agen
Aquitaine
|
---|---|
Période | 2e moitié 18e siècle |
Classement | Ancienne manufacture (cad. BC 108) : inscription par arrêté du 25 novembre 1981 |
Contenu |